l’offensive italienne
305
l’attaque sur tel ou tel point, c’était que les Autrichiensfussent accrochés quelque part avec le maximum demoyens et que leur débâcle, qu’on sentait imminente, fûtaccélérée.
Telles furent les considérations qui m’amenèrent, le14 juillet, à transformer la demande d’Alexeiefî en uneformule plus large que je précisai le 13. « Dans vos conver-sations avec le général Cadorna et l’état-major italien,télégraphiai-je au colonel de Gondrecourt, efforcez-vousde démontrer la nécessité de mettre tout en oeuvre pourraccourcir le délai qui séparera la cessation des hostilitésdans le Trentin et la reprise des offensives générales surl’Isonzo . »
La majeure partie du mois de juillet s’écoula, sans quele commandement italien ait pu me fournir de précisionni sur la date de son attaque, ni sur les forces qu’il comptaity employer. A ce moment, la bataille russe, lancée depuisprès de deux mois à la demande des Italiens, commençaità s’essouffler. Alexeieff ne voyait pas sans mécontentementparaître, à chaque instant, sur son front, de nouvellesdivisions autrichiennes ramenées du front italien. Le25 juillet, sur une demande plus pressante de Russie , jefis partir pour le grand quartier général italien un nouveautélégramme. Cette dernière démarche provoqua le lende-main une réponse ferme de Cadorna , qui me faisait con-naître qu’il attaquerait sur l’Isonzo le 5 août, dans les sec-teurs de Monfalcone et de Gorizia , avec un total de225 bataillons contre 119 bataillons autrichiens. En mecommuniquant ces renseignements, il m’indiquait qu’iln’avait pu faire plus grande diligence, qu’il attaqueraitavec tous ses moyens disponibles, mais que ses ressourcesinsuffisantes en artillerie lui interdisaient d’escompter des« résultats grandioses ». Je communiquai dès sa réception,c’est-à-dire le 25 juillet, cette nouvelle à Alexeieff .
La combinaison des efforts était désormais complètesur tous les fronts principaux. Malheureusement l’offen-sive italienne débutait un grand mois trop tard. L’arméeautrichienne avait eu le temps de prendre, dans le secteur
20
T. II.