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2 (1932)
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LA ROUMANIE

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Pour obvier à ces difficultés, qui, malgré la distance, neméchappaient point, je ne pouvais que tenter de conti-nuelles conciliations qui demandaient du doigté, de lapatience et qui nous faisaient perdre un temps précieux.Ce moment décisif fut un de ceux je regrettai Le plusde navoir pas été investi par lEntente dun pouvoir dedirection suprême, non par vain amour-propre , mais parceque nul ne fut mieux placé que moi pour mesurer les irré-parables dommages que labsence de commandement nouscausait.

Cette absence de direction, lEntente la payée par uneprolongation du conflit de deux ans, la Russie la payéedune révolution, le tsar, de son trône et de sa vie, la Rou-manie , dune invasion qui la mit à deux doigts de sa perte.Quon y ajoute laventure des Dardanelles , la catastropheserbe, les désastres russes de 1915 !

Jarrête cette énumération. Cette leçon servira-t-elle?Je nose le croire. Si une guerre semblable revenait unjour, on retomberait dans les mêmes erreurs.

Ainsi sont les hommes.

Je reprends mon récit.

Jai dit que, le 26 juin, le général Iliesco mavait faittransmettre lassurance que la mobilisation roumaineserait décrétée dans les premiers jours de juillet. A magrande surprise il nen fut rien. M. Bratiano, marquant unpas en arrière, se mit à poser des conditions nouvelles. Ildemandait le maintien à un taux suffisant du courant deravitaillement en matériel, la prolongation et lintensifica-tion de leffort russe en Galicie et en Bukovine , le déclen-chement de larmée dOrient, lappui dune armée russe enDobroudja .

Laffaire roumaine devenait une véritable toile dePénélope quil fallait remettre chaque jour sur le métier.

Le 10 juillet, je mefforçai de procurer à M. Bratianotous les apaisements quil demandait. Il ny avait quunpoint sur lequel je ne pouvais mengager : loffensive géné-rale de larmée dOrient. Jai dit plus haut que sur ce