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fausse touchant l’état d’esprit des Bulgares , on admettaitque ceux-ci, qui étaient des alliés de l’Allemagne et nonde l’Autriche , déposeraient les armes dès que cette dernièreserait attaquée. Pour hâter cette solution, on se proposaitd’autoriser la Bulgarie à se payer sur la Grèce , et on luipromettait la ligne Enos-Midia et la Macédoine jusqu’auVardar, avec Cavalla et Salonique . Ce projet donna encorelieu à un télégramme du général Janin du 18 août. Maisdès le 8 août, jour où j’avais été pressenti sur les pré-misses de ce nouveau projet, j’y coupai court.
Estimant qu’il fallait en finir, je proposai de mettrela Roumanie en demeure de prendre une décision. Avecl’agrément du gouvernement, je télégraphiai, le 8 août,à Bucarest et au grand quartier général russe. Les Alliésdevaient inviter la Roumanie à se décider dans un délaide 4 jours. Si les conventions étaient signées dans cedélai, l’armée d’Orient prendrait l’offensive 72 heures aprèsla signature, précédant de 10 jours l’armée roumaine quidevait attaquer l’Autriche 13 jours au plus tard aprèsladite signature.
M. Bratiano, cette fois, prit son parti. Le 17 août, ilsignait la convention réglant l’entrée en action de l’armée.Le retard de deux mois par rapport aux premières pro-messes que nous avions reçues allait avoir les plus lamen-tables conséquences.
Conformément aux stipulations de la Convention deBucarest , j’envoyai, le 18 août, au général Sarrail, l’ordred’attaquer le 20 les forces bulgares. Mais, par une coïn-cidence singulière, à cette même date du 18 août, les arméesd’ailes du général Jekoff passaient à l’offensive, d’une partsur le front britannique de la Strouma , et, d’autre part, àla gauche du front franco-serbe en direction de Vodena .D’un premier élan, l’ennemi atteignit la rive est de laStrouma et s’empara de Florina, mais, dès le 20 août, ilétait arrêté et ne parvenait ni à franchir la Strouma ,ni à enlever la position du lac d’Ostrovo qui couvraitvers l’ouest la région de Vodena .
Néanmoins, cette attaque préventive dérangea les