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plans du général Sarrail ; elle émut fortement le gouver-nement roumain , et même le gouvernement français, im-pressionné par le danger qu’avait paru courir l’arméede Salonique .
Je dus intervenir aussitôt. Tout en approuvant le plandu général Sarrail qui se proposait, avant toute chose,de rejeter l’aile droite bulgare, la plus menaçante, je fiscomprendre au commandement roumain que l’offensivebulgare faisait notre jeu puisqu’elle amenait l’engagementgénéral des armées alliées d’Orient.
Réconforté par ces assurances, et par l’arrêt de l’at-taque bulgare, le gouvernement roumain déclarait, le27 août, la guerre à l’Autriche , devançant de quelquesjours le terme qui lui avait été assigné. Le même jour,les l re et 2 e armées roumaines, franchissant la frontière,pénétraient en Transylvanie, tandis que deux divisionsd’infanterie et une division de cavalerie russes passaientle Danube à Isacea pour venir renforcer à la frontièrede Dobroudja l’armée roumaine du Danube.
Pendant que le gros des armées roumaines s’enfonçaitlentement en Transylvanie, les forces, d’ailleurs dispa-rates, du maréchal Mackensen prenaient l’offensive en Do-broudja . Le 2 septembre, la division roumaine qui occu-pait la place de Turtukaï était mise en déroute, ses débriscapturés, et Mackensen, après avoir occupé Silistrie, re-jetait au delà de la frontière de Dobroudja les troupesroumaines qui l’avaient franchie. Le commandement rou-main effectuait aussitôt des prélèvements sur son frontnord, et, avec l’appui des divisions russes arrivées entretemps, parvenait à enrayer momentanément la progres-sion de l’ennemi au sud du Danube.
Ces premiers événements et le désarroi moral qui enrésulta aussitôt dans les hautes sphères de l’Entente, ame-nèrent de ma part de nouvelles interventions.
Le 11 septembre, je demandai à Alexeiefî d’envoyer sansdélai au moins deux divisions supplémentaires au suddu Danube. Pour lui faciliter ce renforcement, je renonçai,d’accord avec le gouvernement français, à recevoir les
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