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quatre brigades supplémentaires qui devaient nous êtreexpédiées, et j’ajoutai que des mesures étaient prises pourrenforcer l’armée d’Orient, en vue de mettre celle-ci àmême de combiner ses efforts avec ceux de l’armée russo-roumaine.
D’accord avec Alexeieff sur la nécessité de régler la ques-tion bulgare, mais me refusant de me laisser berner del’illusion dont les diplomates de l’Entente entretenaientnos gouvernements, je pensai que cette solution ne pour-rait s’obtenir que par les armes. Le 19 et le 28 septembre,j’adressai au général Janin deux télégrammes dans les-quels je précisais mon point de vue : faute d’avoir été exé-cutée à temps et avec une suffisante énergie, l’avanceroumaine en Transylvanie tombait dans le vide, et lamanoeuvre décisive contre l’armée autrichienne parais-sait manquée. Dans ces conditions, il suffisait d’assurerles résultats acquis de ce côté, en s’installant solidementsur les lignes de terrain les plus favorables à une défensiveéconomique ; les forces roumaines rendues ainsi disponibles,étayées par des unités russes, seraient alors portées versle front sud et attaqueraient les Bulgares en combinantleur action avec l’armée d’Orient, qui venait à ce momentde reprendre Florina. Mais il fallait agir immédiatementpour ne pas être arrêté par l’hiver et, pour cela, il étaitindispensable que le général Alexeieff prît personnellementla direction des opérations roumaines et y consacrât desforces importantes. '
Pour qu’on comprenne ma pensée et l’insistance queje mettais auprès d’Alexeieff , il faut savoir qu’à ce mo-ment, le commandement russe, déçu par les Roumains,rebuté par leurs incessantes demandes, par leurs hésita-tions et leurs lenteurs, en était arrivé à marquer à nosnouveaux alliés une hostilité qu’il ne cherchait pas àdissimuler. J’espérais qu’Alexeieff , se rendant à mes sug-gestions, renoncerait à cette attitude pour insuffler, soussa direction, une allure plus énergique aux opérations rou-maines. Et le 30, je télégraphiai au général Janin de pro-fiter des excellentes relations qu’il avait su jusque-là