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2 (1932)
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LA ROUMANIE

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à la droite des Roumains, étendit son front vers le sudjusquau col de Giymès, prenant à son compte une partiedu front roumain . Trois corps darmée et un corps decavalerie furent dirigés sur le front roumain . Bien que laretraite roumaine ait pris en Transylvanie lallure dunedéroute, je pouvais espérer que ces mesures rétabliraient,dans les premiers jours de novembre, une situation qui neme paraissait pas désespérée, étant donné le peu de moyensdont disposait lennemi. Malheureusement, Alexeiefî avaiten ce moment perdu toute confiance dans les Roumains,et il ne leur accordait plus aucun crédit. Jai limpressionquil ne prit les dispositions que je viens de dire que pourdéférer à mes instantes sollicitations. Peut-être mêmenétait-il pas aussi navré que nous-mêmes des désastresqui menaçaient la Roumanie , voulant, par, montrerà cette alliée quon avait moins besoin delle quelle navaitbesoin de la Russie . Et le colonel Rudeanu me rapportait,les larmes aux yeux, un propos prêté au chef détat-majordu tsar : « Lentrée en action de la Roumanie est une véri-table calamité. »

La poursuite des opérations russo-roumaines dans unepareille atmosphère ne pouvait être marquée que par desretards, des chicanes, du désordre et, en fin de compte,des désastres.

Le général Berthelot nétait pas encore arrivé à sonposte. Peut-être serait-il parvenu à remettre quelque har-monie dans ce gâchis. En attendant, je tentai encore uneffort personnel pour remonter ce courant.

Le 2 novembre, alors que nous venions darrêter à laconférence de Boulogne (1), dont je parlerai plus loin, lesdispositions nécessaires pour renforcer larmée dOrient,je demandai à Alexeiefî de reprendre une offensive den-semble russo-roumaine contre les Bulgares, combinée avecun effort de larmée dOrient.

Mais déjà les destins saccomplissaient.

Falkenhayn forçait brusquement la passe de Vulcain et,

(P 20 octobre.