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2 (1932)
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MÉMOIRES U U MARÉCHAL JOFFRE

descendait la vallée du Jiu, pénétrait en Valachie en direc-tion de Bucarest . Cette brusque irruption amenait le reculprécipité des armées roumaines de Transylvanie et desforces du Danube. Mackensen avait, de son côté, franchi lefleuve et faisait sa jonction avec la droite de Falkenhayn .

Les forces russes dont jai parlé plus haut marchaientavec une telle lenteur au secours des Roumains quellesne furent pas engagées dans cette période. En signalantà Alexeieff , le 16 novembre, que larmée roumaine engageaitdevant Falkenhayn ses dernières réserves, je lui suggérailidée de faire prendre immédiatement loffensive à la9 e armée russe (Letchiski) qui ne devait avoir que desforces distendues devant elle. Le commandement russemobjecta, pour justifier tous ces retards, le mauvais fonc-tionnement des chemins de fer roumains. Sans discutercette assertion, je télégraphiai immédiatement à Berthe-lot (1) demployer les spécialistes de sa mission à amé-liorer le service des transports en Moldavie.

Le 25 novembre, je navais encore aucun renseignementsur loffensive de Letchiski; en revanche, japprenais queles forces de Falkenhayn et de Mackensen sapprochaientde Bucarest, refoulant devant elles les l re et 2 e arméesroumaines, auprès desquelles se trouvait le général Ba-laïeff, observateur du grand quartier général russe, quisuivait dun œil désintéressé le drame qui se jouait devantlui.

Sur ces entrefaites, le général Gourko avait remplacéle général Alexeieff comme chef détat-major du tsar (2). Cechangement de personne namena aucune modification dans

(1 ) Le général Berthelot avait pris, dès son arrivée à Bucarest , unesituation importante. Il assistait journellement au rapport du roiet de létat-major, envoyait ses officiers en liaison auprès des armées,il était très écouté en raison de son calme et de la confiance quilinspirait. En outre, il sétait établi immédiatement dexcellentesrelations entre lui et le grand quartier général russe.

(2) A ma connaissance, la raison de la disgrâce dAlexeieff fut lasuivante : le tsar lui reprochait son insuccès en Dobroudja et sonattitude vis-à-vis du président du Conseil avec lequel il était enhostilité ouverte