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2 (1932)
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LA ROUMANIE

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munications que ce dernier chargeait Gilinski de me faire.

Le 6 octobre, le général Gilinski mapporta un télégrammedAlexeieff dans lequel celui-ci faisait part de ses craintespour la situation roumaine. Il était décidé à ne pas laisserécraser la Roumanie comme on avait laissé sombrer laSerbie , mais il faisait remarquer combien la questionroumaine était, dès à présent, une lourde charge pourlarmée russe. Celle-ci, pour soulager les Roumains, étaitobligée fréquemment dattaquer sans préparation ; lemanque de canons et de munitions se traduisait pour lesRusses par des sacrifices de plus en plus grands en hommes.En conséquence, il demandait que larmée dOrient inten-sifiât son effort par lenvoi de nouvelles divisions à Salo-nique.

Je fis observer à Gilinski que je nétais pas libre derenforcer, comme je le désirais, larmée dOrient ; quelarmée française qui venait de perdre 300 000 hommesà Verdun et qui menait une dure bataille sur la Sommedepuis trois mois, ne pouvait en bonne justice assumerà elle seule la charge de larmée dOrient ; que javais faitmon possible pour amener les Anglais et les Italiens àintensifier leur effort dans les Balkans , mais que je nepouvais les y contraindre.

Gilinski se retira, et il envoya aussitôt un télégramme àAlexeieff dans lequel il laissait entendre quaucune intensi-fication deffort nétait à espérer de Salonique , et que, surla Somme, on ne devait espérer dautre résultat que ceuxproduits jusquà ce jour par un effort lent et limité (1).

Le 18 octobre, le général Gilinski demanda de nou-veau à être reçu par moi. Il commença par mentretenirdun détail. Nous venions denvoyer 190 canons lourdsen Russie. Alexeieff me faisait demander daccompagnercet envoi de 300 coups par pièce au lieu de 100 qui avaientété prévus. Gilinski entama alors une dissertation sur

(1) Bien entendu, ce ne fut quaprès le départ de Gilinski quejappris le sens dans lequel il avait transmis à la Stawka la conver-sation que nous venions davoir ensemble.

T. II.

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