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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

été décidé que le général Cordonnier serait rappelé sansattendre, quun renfort dofficiers détat-major serait im-médiatement envoyé au général Sarrail et quon chercheraitun successeur à Cordonnier. Mais aucune décision n'étaitencore prise en ce qui concernait lenvoi dun généralpour enquêter sur Sarrail.

Le 18, je reçus une lettre du ministre de la Guerre enréponse à ma lettre. Elle confirmait les renseignementstéléphoniques que javais reçus la veille.

Par surcroît, jappris que laffaire sétait ébruitée dansles milieux parlementaires. Par suite de la décision deM. Briand, la relève du général Sarrail, affaire exclusive-ment militaire, allait devenir une affaire politique. Tousles griefs des députés contre le haut commandement, toutesles rancunes allaient se donner libre carrière contre moi ,comme aux plus beaux jours du Comité secret.

Le 19, au moment, comme je lai dit plus haut, jevenais darriver à Boulogne pour la conférence interalliée,on me transmit un télégramme du général Janin, qui memontra que la question Sarrail dépassait les querellesdes politiciens français.

Le général Janin me faisait connaître que le généralAlexeieff avait fait au représentant du gouvernement an-glais avant son départ pour Londres ses plaintes sur legénéral Sarrail. Il linvitait à demander aux Anglais dese joindre à lui pour obtenir de la France un général com-mandant des armées dOrient qui soccupât plus des chosesmilitaires et moins des choses politiques.

En attendant quune décision fût prise pour le généralSarrail, je me préoccupai du remplacement du généralCordonnier. Je pensai au général Guillaumat et au géné-ral Debeney. Le général Sarrail répondit quil naccepte-rait ni lun ni Vautre. Il demandait le général Leblois,commandant une des divisions de larmée dOrient, dontjai dit que le général Sarrail avait demandé le rappelquelque temps avant pour lincapacité et la mollesse dontil faisait preuve dans son commandement. Alors Sarraildemanda le général Hallouin ou le général Micheler . Le