,’aumée d’orient
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premier venait de commander le 5 e corps dans la Somme simédiocrement que je l’avais envoyé au repos. Quant ausecond, on se rappelle que j’avais songé au printemps àl’envoyer en Orient. Malgré qu’il fût maintenant à latête de la 10 e armée dans la Somme, je le fis pressentirpour témoigner ma bonne volonté.
Micheler répondit qu’il était prêt à obéir, mais que,du moment qu’on le consultait, il refusait catégoriquement.Le ministre de la Guerre à qui cette solution souriait,dut alors y renoncer.
Le 25 octobre, un coup de téléphone du colonel Pénelonme fit connaître la décision à laquelle le gouvernementavait fini par se rallier au sujet de la demande d’enquêtesur le général Sarrail que j’avais formulée. Ne pouvantse soustraire à l’obligation de faire cette enquête, dontla nécessité éclatait aux yeux des moins prévenus , le minis-tère avait trouvé comme solution d’envoyer le généralRoques, ministre de la Guerre, faire sur place l’enquêteque j’avais demandée.
En apprenant cette nouvelle, je me rendis le jour mêmeauprès du président du Conseil. Je protestai vivementcontre cette désignation qui était une atteinte à l'exercicede mon commandement. Les actes militaires du généralen chef de l’armée d’Orient, en vertu du décret du 2 dé-combre 1915, relevaient du général commandant en chefdes armées françaises, et moi seul étais responsable devantle gouvernement. C’était la thèse que tous les ministèresavaient reconnue et que j'avais jalousement défendue nonpar amour-propre, mais parce que c’était le bon sensmême, et que lorsque l’on commence à fausser les rouagesd’une machine, on ne tarde pas à l'arrêter. M. Briandétait trop intelligent pour ne pas comprendre cette vérité.Et il n’y contredit pas. Mais il protesta de l’utilité de cettedésignation et du désir qu'il avait de se débarrasser dugénéral Sarrail suivant un plan qu'il avait établi. Il medemanda de lui faire confiance. Je n'insistai pas. Je voyaisque le siège du président du Conseil était.fait.
Le lendemain 26, j’assistai dans la matinée, avec le