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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
Je n’ai pas présidé à ces diverses transformations. Mais,dans les deux dernières années de la guerre, mes succes-seurs, les généraux Nivelle et Pétain , ont pu profiter desprogrammes de matériel que j’avais présentés et soutenus,et dont l’ampleur montre le chemin parcouru depuis ledébut de la guerre. Ils ont profité de l’idée que j’avaislancée de maintenir le nombre de nos divisions malgré lacrise commençante de nos effectifs.
II. — Projets d'opérations.
Le 1 er octobre 1916, j’adressai aux chefs des missionsmilitaires françaises auprès des armées belges, russes,italiennes, serbes et roumaines et au commandant deBertier, mon représentant auprès du chef d’état-majorimpérial Robertson, un télégramme circulaire dans lequelje faisais connaître mon désir de réunir une conférencedes commandants en chef ou de leurs représentants ;j’indiquais que la date du 15 novembre me paraissait favo-rable pour la réunion de cette importante conférence, etj’en traçais déjà le programme :
Étude des possibilités des Austro-Allemands sur lesdivers fronts pendant l’hiver ;
Conduite à tenir par les armées alliées pendant l’hiversur les différents fronts ;
Répartition des forces et des moyens entre les Alliéspour la campagne d’hiver, et pour celle de 1917 ;
Plan d’action des armées coalisées en 1917.
En outre, je demandai au général Cadorna, chef d’état-major général des armées italiennes, d’assister personnel-lement à cette conférence si la situation le lui permettait (1).
J’adoptai pour cette conférence la méthode de travailque j’avais employée en 1915. Je fis rédiger par mon