projets d’opérations 347
état-major un mémorandum (1) qui condensait les ques-tions à examiner au cours de la conférence interalliée.
Il me suffit d’en donner ici une analyse pour qu’on puissese rendre compte de la base que j ’avais établie pour dirigerles délibérations de la coalition.
Tout d’abord, je rappelais que le plan adopté par laconférence de décembre 1915 pouvait se traduire enquelques mots : « Attaquer ensemble et sur tous les fronts. »Après avoir enregistré les heureux effets de cette coordina-tion des efforts, et les victoires russes, italiennes et franco-anglaises, je constatais que l’entrée en guerre de la Rou-manie qui eût dû consommer la défaite de nos ennemisn’avait pas produit l’effet que nous escomptions; sansincriminer personne, je notais que l’heure tardive à laquelles’était engagée la Roumanie avait permis à nos ennemis,de masser des forces devant elle, et que l’unité de com-mandement entre les mains des Allemands avait achevéleur rétablissement inattendu.
J’arrivais immédiatement à une première conclusion :c’est que l’Allemagne était notre ennemie principale etque sa défaite entraînerait d’emblée la décomposition desforces coalisées qui nous étaient opposées.
Je mettais ensuite en balance les forces opposées sur lesdifférents fronts, et j’en tirais les observations suivantes :
1° Notre coalition disposait globalement d’une supérioriténumérique de 2 200 bataillons environ (6145 contre 3921).
Cette supériorité numérique était exprimée par les rap-ports suivants :
Sur le front franco-anglo-belge : 168 bataillons contre 100
156
—
— 100
113
—
— 100
Sur le front italien :
200
—
— 100
2° La majeure partie des forces allemandes (129 divi-sions d’infanterie sur un total de 203) était sur le frontoccidental ;
(1) Il porte la date du 12 novembre 1916 et le numéro 8605.