348
MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE
3° Sauf au Caucase, la supériorité numérique des Alliésétait très accentuée.
J’abordais ensuite une étude comparative de la valeurrespective des différents fronts, et j’arrivais à cette con-clusion que le théâtre européen de la lutte comprenaitdeux fronts essentiels :
1° Le front occidental, où pouvait et devait être recher-chée la décision rapide de la guerre ;
2° Le front oriental, où la décision ne pourrait êtreenvisagée qu’après la mise hors de cause des puissancesbalkaniques alliées aux Empires centraux.
J’examinais ensuite « la conduite à tenir par la coalition ».« L’heure semble venue, disais-je, après avoir paralyséla capacité offensive de l’ennemi, de ruiner sa capacitédéfensive. La victoire finale ne peut pas être attendued’une usure lente et indéfinie des forces adverses...
« Les heureux résultats obtenus jusqu’ici nous indiquentque nous atteindrons notre but en persévérant énergique-ment dans la ligne d’action générale que nous nous sommestracée, à condition de coordonner d’une façon toujoursplus étroite les actions des armées alliées et d’utiliser de lafaçon la plus judicieuse la supériorité numérique del’ensemble des forces de la coalition.
« Jointe à l’augmentation continue de nos moyens maté-riels, cette supériorité numérique considérable doit nouspermettre :
« 1° D'immobiliser Vennemi sur tous les fronts...;
« 2° De profiter de cette situation avantageuse pour luiporter aux points particulièrement sensibles des coupsdécisifs. »
Partant de là, je définissais tout d’abord le plan d’actionde la coalition pendant l’hiver 1916-1917.
Que l’ennemi cherchât à développer ses actions offen-sives contre la Roumanie , à atteindre des objectifs reten-tissants et à faible portée tels que Nancy ou Reims, Riga ou Minsk , ou au contraire à profiter de l’accalmie pourreconstituer ses unités, refaire ses stocks de munitionsen vue de reprendre l’initiative des opérations au prin-