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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
sur le front oriental et que la victoire serait ainsi obtenuepar le chemin le plus court.
A la lecture du paragraphe indiquant les objectifs reten-tissants et à faible portée que l’ennemi pourrait se proposerd’atteindre, le général Porro proposa d’ajouter la plainevénitienne.
Je demandai au représentant italien si cet objectifpouvait être atteint par l’Isonzo ; il me répondit que lesAutrichiens pourraient essayer de l’atteindre en attaquantle Trentin, et en prenant comme premier objectif le plateaud’Asiago praticable en hiver.
J’en tirai aussitôt la conclusion que l’armée italiennepourrait déployer une certaine activité en hiver, non seule-ment sur l’Isonzo , mais encore sur cette partie du Trentin.
La lecture du mémorandum fut alors achevée par legénéral Pellé sans soulever de nouvelles observations.
Je donnai alors lecture des questions sur lesquelles jedemandais aux conférents de se prononcer.
La première question était ainsi conçue :
Les conférents donnent-ils, d’une manière générale, leurapprobation au plan d’action de la coalition, tel qu’il est définidans le mémorandum pour l’hiver 1916-1917 et pour le prin-temps 1917?
En particulier, estiment-ils :
a) Que la décision de la guerre doit être recherchée par lareprise, au printemps 1917, d’offensives concordantes mettanten œuvre le maximum de moyens réunis et développés pen-dant l’hiver?
b) Que le meilleur moyen d’amener l’ennemi à subir cesoffensives dans les conditions les plus avantageuses pour nous,consiste à poursuivre pendant tout l'hiver nos actions offen-sives sur tous les fronts dans la mesure où le climat le per-mettra?
Les conférents répondirent affirmativement à la pre-mière question.
Je passai à la deuxième question.
Les conférents approuvent-ils le plan d’emploi des forcesproposé par le mémorandum?