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MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE
armées fussent capables de prononcer leur effort maximum,c’est-à-dire dans les premiers jours de mai.
Le général Palitzine fit connaître que l’armée russe étaitcapable de prendre l’offensive en hiver (à condition desoigner l’habillement et la nourriture du soldat), que, dumilieu de mars à fin avril, toute opération importante étaitimpossible, et qu’à partir de cette date, l’armée russe pour-rait développer toute sa puissance offensive.
Le général Porro dit que la date du 1 er mai paraissaitla plus avantageuse pour les offensives italiennes, nonseulement pour des raisons climatériques, mais encoreparce que l’armée italienne serait à ce moment renforcéepar quatre divisions et que son matériel d’artillerie seraitréfectionné.
Je terminai la discussion en déclarant que toutes cesconsidérations ne me paraissaient pas tenir un comptesuffisant de l’ennemi et j’affirmai que, pour éviter le retourde ce qui s’était passé en 1916, la coalition devait se tenirprête à attaquer dans la première quinzaine de février,si les circonstances l’exigeaient ; la concordance entre lesattaques devait être suffisamment réalisée si elles n’étaientpas séparées par des délais de plus de trois semaines.
La séance fut interrompue à 12 h. 30 par le déjeuner quej’offris aux conférents. Elle se rouvrit à 14 h. 30 par lalecture de la quatrième question :
Les conférents estiment-iJs qu’il est nécessaire de recher-cher immédiatement la mise hors de cause de la Bulgarie?
Dans le cas de l’affirmative, ils doivent :
a) Arrêter dans ses grandes lignes le plan d’opérations ;
b) Fixer la tâche incombant respectivement aux arméesrusso-roumaines et à l’armée d’Orient;
c) Déterminer l’effectif et les moyens à mettre en œuvre.
Et je résumai le problème en quelques mots :
Il est reconnu nécessaire de mettre le plus rapidement pos-sible la Bulgarie hors de cause par deux offensives concor-dantes partant, l’une de Salonique, l’autre du Danube .
En ce qui concerne la première de ces deux actions, une étude