PROJETS D’OPÉRATIONS
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La discussion s’engagea sur cette proposition. Je ré-sumai une fois de plus les raisons de toute nature quiempêchaient d’augmenter au delà des chiffres indiquésles effectifs de l’armée d’Orient. Et je conclus en affirmantque la défaite de la Bulgarie pouvait être obtenue par uneaction combinée des armées russo-roumaines et de l’arméed’Orient portée à 23 divisions à condition que les forcesaustro-allemandes fussent fixées sur les autres fronts pardes actions offensives suffisantes.
Le général Robertson prit la parole pour dire qu’ilpartageait mon opinion. Il s’appuya sur des considéra-tions d’ordre maritime, faisant valoir que les communi-cations maritimes des Alliés avant les Balkans avaientune infériorité manifeste sur les communications terrestresde nos adversaires. Il dit que les Serbes ne se rendaientprobablement pas un compte exact de l’effort qu’on de-mandait à la marine britannique et que le transport etle ravitaillement d’une armée, telle que la demandaientles Serbes, était de ce fait impossible.
Le général Palitzine déclara une fois de plus que lehaut commandement russe était disposé à faire un grandeffort contre les Bulgares . Dans ces conditions, ajouta-t-il, mieux vaut agir tout de suite avec 20 divisions quede remettre à plus tard un effort plus considérable.
Nous nous tournâmes alors vers le général Porro ; ilsemblait que l’engagement pris par le haut commande-ment russe donnait toute garantie au général Cadorna ,et le général Palitzine demanda au général Porro s’il netrouvait pas opportun de provoquer immédiatement l’envoià Salonique des trois brigades italiennes.
Le représentant italien se borna à répondre, que laRussie n’avait pas encore commencé l’exécution d’un planoffensif contre la Bulgarie . Et chacun resta sur ses positions.
Je passai alors à la cinquième question.
Quelles opérations convient-il de poursuivre sur les théâtressecondaires (Égypte, Caucase, Perse, Mésopotamie )?
Est-il possible de réduire les effectifs employés sur certainsd’entre eux?