MES PRÉVISIONS EN VUE DE LA PAIX 369
sadeur du Japon à Petrograd suggéra, en effet, à la find’octobre, qu’il serait possible d’employer sur le frontrusse des unités d’artillerie lourde japonaise.
J’appuyai sans réserve cette intéressante proposition (1).
Du point de vue militaire, il était évident que, sous cetteforme, le concours japonais présentait un intérêt de premierordre pour l’armée russe insuffisamment pourvue, malgréles efforts des Alliés, de matériel d’artillerie lourde et quela puissance offensive de cette armée se trouverait ainsisingulièrement accrue pour les opérations de la campagnede 1917.
On pourrait même espérer qu’une fois entré dans cettevoie, le Japon y persévérerait et finirait par arriver à laconception d’un emploi de toutes ses forces militaires auxcôtés des armées alliées, malgré les difficultés que l’onaurait à vaincre, en particulier pour l’organisation destransports.
La révolution russe devait malheureusement réduire ànéant les projets formés à ce sujet et régler définitive-ment dans le sens de la négative la question de l’interven-tion japonaise.
IV. — Mes prévisions en vue de la paix.
J’ai raconté dans le chapitre que j’ai consacré auxopérations de l’été 1916 comment M. Poincaré m’avaitun jour mis au courant d’un intéressant son de clocheque Mgr Duchesne lui avait rapporté de Rome , sur l’étatprécaire de la monarchie danubienne (2).
Je chargeai aussitôt le colonel Dupont, chef du 2 e bu-reau du grand quartier général, d’étudier non seulementun projet d'armistice , mais encore un projet concernantles conditions de paix à imposer à nos ennemis. Ces diffé-rents projets n’ont aujourd’hui qu’un intérêt historique.
(1) Télégramme du 1 er novembre au général Janin n° 180. Lettredu 1 er novembre au président du Conseil, n° 117.
(2) 4 e partie, chap. III, p. 253.
T. II.
24