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2 (1932)
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370 MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

Lexposé que je vais en faire ici ne me paraît cependantpas inutile. Quelques-unes des idées que jy avais dévelop-pées ont été utilisées en 1918, d'autres ont été abandonnées,qui nétaient peut-être pas les moins intéressantes. Et, àtout prendre, les pages que je consacre à ces projets au-ront au moins lavantage de répondre à ceux qui senallaient répétant que le haut commandement serait surprispar lapparition de la paix, comme il lavait été parlexplosion de la guerre.

Tout dabord en ce qui concernait l'armistice, je leprévoyais général sur tous les fronts de terre, mais jespécifiais que le blocus maritime serait maintenu et queles opérations sur mer pourraient continuer, à lexclusionde toutes espèces dopérations contre les côtes, soit de dé-barquement, soit de bombardement.

Je fixais la durée de larmistice à un mois (quitte à lefaire prolonger). Cette durée peut paraître courte, maisil ne sagissait pas, au cours de ce mois, darrêter les condi-tions détaillées du traité de paix ; il suffisait den fixerles bases. En 1871, larmistice du 28 janvier avait duré autotal quatre semaines. Les préliminaires de paix avaientété fixés le 26 février. Ils contenaient lessentiel. Le traitéde Francfort avait été signé le 10 mai.

La ligne de démarcation que je fixais entre les arméesallemandes et les Alliés sur le front occidental était cons-tituée par le Rbin. Mais je spécifiais que lEntente occu-perait sur la rive droite du fleuve des têtes de pont de30 kilomètres de rayon, ayant respectivement commecentre les ponts de chemins de fer de Huningue , Kelil,Spire, Mayence, Coblence, Cologne et Duisburg .

En se retirant au delà de cette ligne, les Allemandsnous remettraient toutes les places fortes allemandes ,et les places françaises et belges dans l'état elles setrouveraient le jour de l'armistice.

Aucune destruction ne devrait être effectuée ni surles chemins de fer, ni sur les routes, ni sur les lignes télé-graphiques ou téléphoniques. Les Allemands sengage-raient à pourvoir les territoires remis en nos mains du per-