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2 (1932)
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385
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INTEMPÉRANCES DE LA PRESSE 385

de lartillerie et fournissant sur lorganisation dune de nosarmées les renseignements les plus utiles pour l'ennemi.

Il appartient au gouvernement et il vous appartient en par-ticulier, pour ce qui regarde la censure militaire, dapprécierdans quelle mesure doivent être limitées, en temps de guerre,les libertés de publication, daffirmation et de critique, aux-quelles notre presse sest habituée en temps de paix.

Mais, en ce qui me concerne, responsable de la disciplinedes armées placées sous mes ordres, je constate, par les rap-ports qui me sont adressés, les atteintes portées à cet espritde discipline par les attaques journalières dune certaine pressecontre les chefs de larmée, contre les états-majors, contre lesofficiers.

Je considérerai donc comme de mon devoir, au cas cesattaques se reproduiraient, dinterdire la vente dans la zonedes armées des journaux qui me seraient particulièrementsignalés.

Jai lhonneur de vous en rendre compte.

J OFFRE (1).

Jétais dailleurs décidé, si je nobtenais du ministreune surveillance attentive de cette question, à la soumettreau président de la République, tant je la regardais commecapitale et urgente.

Gallieni était trop intelligent pour ne pas se rendre àmes raisons. Il donna des ordres à ses services, et, pour untemps, la presse devint plus modérée et plus prudentedans ses appréciations (2).

Sur ces entrefaites le général Gallieni, malade, aban-donna le ministère, et fut remplacé, le 16 mars 1916, parle général Roques (3).

(1) Dossier strictement personnel du commandant en chef. Vol. II,cahier 3, pièce 44.

(2) La question de la censure de la presse fut abordée à plusieursreprises dans des réunions du Conseil de la Défense nationale. Le14 janvier 1916, en particulier, jen parlai avec MM. Briand et Malvyqui me donnèrent lassurance que la campagne de presse seraitenrayée.

(3) Il y eut au Conseil des ministres de longues hésitations au

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T. II.