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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE

Cétait le quatrième ministre de la Guerre auquel jétaissubordonné depuis le début de la guerre. Le premier,M. Messimy, était un ancien militaire. Il navait duré quequelques semaines après le début des opérations. Du second,M. Millerand, jai dit déjà tout le bien que je pense delui, toute la gratitude que je lui garde pour l'appui iné-branlable que j'ai trouvé en lui , et pour limpulsion vigou-reuse quil a donnée à nos fabrications de guerre. Avec sonsuccesseur, mes relations, pendant son court ministère,furent cordiales en dépit des inévitables divergences, commecelle que je viens de mentionner, qui sélevèrent parfoisentre nous. Malgré son entourage, qui nourrissait à monendroit des intentions peu favorables, comme je lai ditailleurs, Gallieni tint la promesse de collaboration loyaleet franche quil mavait promise le jour il avait assuméle pouvoir.

La personnalité du général Roques était de moindrepoids que celle du pacificateur de Madagascar. La véritémoblige à dire que le général Roques arrivait au ministèredans un moment les passions politiques nétaient plusétouffées par le danger pressant que nous avions couruen 1914. Sa situation était donc relativement plus difficile du point de vue politique que celle de ses prédéces-seurs. Mais je dois ajouter quil me fit regretter le ministrecivil que javais eu aux heures graves de 1914, et pendantlannée 1915, qui assumait sans faiblir toutes les respon-

sujet de la personnalité qui serait appelée à remplacer le généralGallieni. On songea à M. de Freycinet, qui avait près de quatre-vingt-dix ans. M. Briand pensa à prendre le ministère de la Guerreet à céder les Affaires étrangères à M. Bourgeois. Finalement, ondécida de prendre un général. Le gouvernement balança entre lesgénéraux Lyautey, Dubail et Roques. Javais songé au généralFamin, directeur des troupes coloniales, qui avait rendu de trèsgrands services depuis le début de la guerre.

Finalement, après avoir hésité sur le nom du général Roques, dontje craignais un peu le manque de caractère vis-à-vis des parle-mentaires, je fis téléphoner le 14 mars, de Souilly ( je me trou-vais), au général Pellé pour dire que je ne ferais pas dobjection à lanomination du général Roques.