390 MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
tume de la suppression d’emploi par limite d’âge, et je suistrès sensible à la façon si bienveillante dont vous appréciezles services que j’ai rendus.
J’aurais été heureux de rester à vos côtés jusqu’à la déli-vrance de la patrie ; mais je ne puis que m’incliner devant lamesure d’ordre général dont il s’agit.
J’accepte* avec reconnaissance les fonctions de gouverneurde Paris et de commandant de la Défense que le gouvernementme fait l’honneur de me confier sur votre proposition.
Je m’y emploierai, suivant mon habitude, avec toute monactivité et tout mon cœur.
Veuillez agréer, mon Général , l’expression de mon affectueuxdévouement.
Dubail.
Je le remplaçai, le 31 mars 1916, dans ses fonctionsde commandant du groupe des armées de l’Est, par legénéral Franchet d’Esperey, commandant de la 5 e armée.
Le général de Langle accepta avec une pareille grandeurd’âme la nouvelle de sa mise à la retraite.
Je profitai d’un déplacement que je fis dans l’Est avecle général Cadorna, pour remettre, le 29 mars dans la soirée,au général de Langle la médaille militaire, dernier témoi-gnage des services qu’il avait rendus, et de Vestime qu'ilemportait avec lui. Cette cérémonie se déroula au coursd’une revue à Châlons. J’embrassai de tout mon cœur legénéral de Langle après l’avoir décoré. Puis, dans lanuit qui tombait, les troupes défilèrent devant lui. Sonattitude chevaleresque et (ligne émut tous les assistants,aussi bien les Français que les étrangers qui assistaientà cette scène : le général Cadorna et les officiers qui l’ac-compagnaient, ainsi que les officiers serbes de passage àla 4 e armée.
Indépendamment des commandants d’armées et degroupe d’armées, le Parlement s’occupait d’officiers demoindre importance qui, à des titres divers, s’étaientattirés les inimitiés politiques : le général Pellé, le colonelBuat, ancien chef de cabinet de M. Millerand, le lieutenant-colonel Bel, chef du bureau du « Personnel » au grand