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2 (1932)
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LE G. Q. G. DE CHANTILLY

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quartier général. On laissait saccréditer la légende queChantilly était devenu une ville on songeait plus auplaisir quà la guerre (1). On sétonnait que le nombre desofficiers du grand quartier général ait crû depuis la stabi-lisation dans des proportions qui paraissaient inadmis-sibles aux ignorants. Sur ce dernier chapitre, je ne mabais-serai pas à faire des statistiques. Mais quil me suffisede dire que laccroissement des officiers de létat-majorau cours de la guerre de position a été un phénomène quisest imposé, dans les plus petites imités comme dans lesplus grandes, en particulier par le développement de cer-tains services de larrière qui, au début de la campagne,navaient quune faible importance, et qui en prenaientchaque jour une plus grande. Et je suis sûr que si on com-parait leffectif des états-majors dans les différents grandsquartiers généraux alliés ou ennemis, on trouverait que,compte tenu des effectifs respectivement mis en ligne, legrand quartier général français était un des plus modesteset lun de ceux lon travaillait le plus.

Tout cela ne constituerait quun amas de petites chosesauxquelles je naurais pas attaché dimportance, si cesbruits malveillants et tendancieux ne sétaient propagés

(1) Je ne saurais évidemment me porter garant de la vertu destrois cents officiers de tous grades qui constituaient le grand quartiergénéral ; tout ce que je puis dire, cest que, dans mon entourage immé-diat, les officiers étaient à leur service de 7 heures du matin à11 heures du soir, et que certains, comme le général Pellé, passaienta plus grande partie de leurs nuits à travailler.

En ce qui concerne le luxe du grand quartier général, je citeraiun petit détail personnel :

Le 1 er janvier 1916, à la suite dun déjeuner auquel javais conviéle président de la République, le président du Conseil, le généralGallieni, le général Douglas Haig et les commandants de groupesdarmées, laide de camp du général D. Haig, major Fluttir, demandaà mon officier dordonnance, le commandant Thouzellier, des ren-seignements sur lorganisation de ma maison et de ma table que lecommandant en chef anglais voulait copier. La vie très large de lamaison du maréchal French lui avait paru trop luxueuse et tropcoûteuse et il voulait imiter la simplicité quil avait remarquéechez moi.