LE CONTROLE PARLEMENTAIRE
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me paraissait s’imposer d’autant plus que j’avais pumesurer quelques jours auparavant le danger qu’il y avaità s’en écarter, et que l’allure générale de la politique mepoussait à me méfier davantage d’importunes interven-tions dans la conduite des opérations.
Le 17 juillet, au retour d’une visite que le présidentde la République avait faite dans la Somme, visite dontj’ai parlé, je remis au général Roques une lettre sur l’éta-blissement du contrôle parlementaire. On discutait en cemoment à la Chambre un rapport de M. André Tardieu qui proposait l’institution d’une « Commission de contrôle »de trente membres, qui serait chargée du contrôle « àl’avant » tandis que la Commission de l’armée garderaitle contrôle de la zone arrière des armées et de l’intérieur
Dans la lettre que je remis au ministre, je discutai ceprojet ; je ne pouvais admettre que les délégués puissentse rendre dans la zone des armées sans que pen aie étéavisé pour la zone des étapes et la zone de l’arrière, sansque paie été consulté pour la zone de l’avant. Je ne pouvaisadmettre que les délégués puissent se faire accompagnerpar des officiers de l’intérieur désignés par les députéseux-mêmes. De plus, je posais en principe que le contrôledevrait avoir lieu par services, et non par armées ; par là,je voulais que le contrôle s’exerçât sur moi et non sur messubordonnés.
Mes craintes sur la difficulté que les parlementaires nemanqueraient pas de trouver à respecter la frontière qu’ilsavaient eux-mêmes tracée, entre les services dont ils seréservaient le contrôle et la conduite des opérations dontils reconnaissaient n’avoir pas le droit de s’occuper, netarda pas à apparaître.
Le 26 juin, on me communiqua un rapport de M. AbelFerry qui était allé à Verdun. Ce document était d’un boutà l’autre rempli de considérations sur les opérations : ils’étendait abondamment sur les organisations défensives,et discutait la valeur de leurs emplacements.
Or, la compétence militaire de M. Abel Ferry étaitdiscutable.