LE CONTROLE PARLEMENTAIRE
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d’accompagner la délégation ou l’accompagnera lui-même danscertains cas particulièrement importants.
Il doit demeurer bien entendu que, pour la zone de l’arrièreet pour la zone des étapes, il suffît que je sois avisé de la mise enroute des missions pour que les ordres nécessaires soient donnés.
Au contraire, en ce qui concerne la zone de l’avant, il estindispensable, comme cela a toujours été reconnu jusqu’ici,que je sois consulté à l’avance chaque fois qu’une délégationvoudra procéder dans cette zone à des opérations de contrôle.Je vous ferai connaître sans délai si les circonstances mili-taires le permettent.
Le soir, le général Pellé revint de Paris , me rapportantd’assez inquiétants renseignements sur l’état d’esprit dugénéral Roques. « Le contrôle parlementaire, c’est moncontrôle », avait-il dit, et cette formule montrait que laconfusion s’accentuait entre le pouvoir exécutif et le pou-voir législatif. Le général Pellé me rapportait une lettredu ministre, qui traduisait sous une forme embarrassée sonintention de donner libre carrière aux parlementaires enmission.
Voici la lettre du général Roques :
Le ministre de la Guerreà Monsieur le générai commandant en chefles armées françaises, au grand quartier général.
Par les ordres du jour qui viennent d’être votés à la Chambredes députés et au Sénat, le Parlement a fait connaître sa volontéd’exercer, par ses Commissions, le contrôle de tous les services,tant aux armées qu’à l’intérieur. Les opérations militaires ensont exclues, mais il faut bien considérer que les deux Assem-blées entendent s’assurer que toutes précautions matériellessont prises, tant pour l’organisation de la défensive, que pourla bonne exécution des offensives.
D’autre part, dans ses déclarations aux deux Assemblées,le président du Conseil a fait connaître que le contrôle parle-mentaire ne pourrait s’exercer à l’égard du commandement etque le gouvernement, seul, avait à répondre devant le Parlement.