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2 (1932)
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396 MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

De cette situation découlent deux conséquences :

1° Les délégués parlementaires auront le droit de pousserleurs investigations dans tous les services des armées. Mêmesi lobjet officiel de leur mission ne permet pas de soccuperdes opérations, ils recueilleront, quon le veuille ou non, aucours de leurs tournées, des renseignements dordre militairedont ils ne manqueront pas de faire état soit dans leurs conver-sations avec les membres du gouvernement, soit dans les com-missions, soit même à la tribune, lors des séances secrètes ;

2° 11 faut donc, et cest la deuxième des conséquences quejenvisageais ci-dessus, que le gouvernement (en lespèce leministre de la Guerre) soit constamment tenu au courant dece qui se passe aux armées et quil puisse y faire prendre àchaque instant ceux des renseignements qui lui feraientdéfaut.

Ainsi informé, il pourra orienter lopinion du gouvernement,celle des membres du Parlement, et répondre à chaque instant,en toute connaissance de cause, aux questions ou interpella-tions qui pourront lui être adressées.

Dans lorganisation actuelle, cette condition dinformationconstante nest pas suffisamment réalisée.

Pour quelle le soit, il est indispensable de créer, à ladminis-tration centrale de la Guerre, un organe qui pourrait être inti-tulé : « Inspection générale des services, » suffisamment munide personnel pour aller recueillir sur place les renseignementsnécessaires et pour accompagner les commissions de contrôle.

Afin déviter des doubles emplois, cette inspection généralepourrait être celle qui fonctionne précisément auprès de votregrand quartier général et qui est dirigée par le général Belin.Il suffirait que cet officier général transportât ses bureaux àParis et que son personnel fût complété, en prélevant, aubesoin, sur le personnel des services de la direction de larrière.Le général Belin et les officiers placés sous ses ordres seraientdailleurs en mesure de remplir pour votre compte les missionsdinspection que vous auriez à leur confier.

Pour ce qui concerne les opérations militaires, il suffiraitdintensifier le procédé que nous avons adopté lorsquil sestagi de répondre aux interpellations qui se préparaient sur labataille de Verdun , cest-à-dire de permettre au colonel Va-lentin, aidé du nombre dofficiers nécessaire, dêtre tenu cons-tamment au courant afin de pouvoir me renseigner.

Cet officier supérieur conserverait, bien entendu, ses attri-