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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

Avant détudier, comme vous my invitez, les conditionsdapplication de ce double contrôle au cours des opérations,il me semble indispensable de rappeler quelles limites on doitlui imposer, sous peine de compromettre lexercice du comman-dement et la défense du pays.

Ces limites me paraissent avoir été clairement définies parl'ordre du jour même de la Chambre des députés du 22 juin,par les paroles prononcées par M. le président du Conseil, aucours de la discussion de la proposition de résolution deM. André Tardieu et par toute la discussion de cette proposi-tion.

La conception, la direction, lexécution des opérations ontété exclues par le Parlement lui-même du contrôle parlemen-taire.

Vous ajoutez néanmoins que « les deux Assemblées entendentsassurer que toutes les précautions matérielles sont prises,tant pour lorganisation de la défensive que pour la bonneexécution des offensives ».

Il convient dobserver, à ce sujet, que les délégués du Parle-ment ne pourront obtenir ces assurances quen prenant com-plète connaissance de la répartition des ressources mises à ladisposition du commandement, en se rendant compte des objec-tifs quil poursuit, et en suivant les mesures quil prend pourles atteindre, toutes choses qui appartiennent essentiellementà la conduite des opérations.

Jestime quil y aurait les plus graves dangers pour la défensedu pays à autoriser des communications de cet ordre.

Vous ajoutez que, pour fournir vous-même au Parlementtoutes les explications exigées et pour répondre à toutes lesquestions dordre militaire qui peuvent vous être posées, vousavez décidé dinstituer un organe de létat-major général,chargé de vous tenir constamment au courant des opérations.

Il importe déviter à cet égard tout malentendu.

Je suis prêt, comme je lai toujours été, à faire mettre à votredisposition tous renseignements sur les opérations passées.

Je suis prêt également à vous fournir personnellement lesexplications que vous pourrez désirer.

Mais, si je dois être soumis à un contrôle permanent, si enplus des graves responsabilités qui mincombent, je dois, àchaque instant, me préoccuper dexpliquer au gouvernementet de justifier vis-à-vis de lui les dispositions prises par moi,je ne saurais my prêter; car cette préoccupation menlèverait