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sait aux mains du ministre, seul qualifié pour préciser lesressources à affecter à chaque théâtre, approuver les plansd’opérations, nommer les commandants d’armée. Quantau commandant en chef des armées françaises, il redeve-nait, dans ce projet, commandant des armées du Nordet du Nord-Est.
Le Conseil des ministres, à qui ce projet fut soumis, vota,à l’unanimité moins une voix , qu’il y avait lieu de mainte-nir le décret du 5 décembre 1915, et de me conserver inté-gralement les fonctions que je tenais de ce décret.
On ne suivit pas davantage le général Roques dans uneproposition qu’il présenta tendant à supprimer les groupesd’armées.
Quant à M. Briand, il prit l’engagement de défendre lehaut commandement devant le Comité secret.
Toutefois, le général Roques obtint que le général Pelléet le lieutenant-colonel Bel, contre qui l’opinion parlemen-taire se montrait de plus en plus violente , seraient éloignésdu grand quartier général et reversés dans la troupe.Le général de Castelnau serait envoyé en Russie, à la con-férence prévue pour le mois de décembre. Et il fut convenuqu’à son retour, il ne reviendrait pas au grand quartiergénéral.
Je fus prévenu à 13 heures du résultat de ce Conseil.(J’étais rentré dans la matinée de Verdun.) Je partis aus-sitôt pour Paris, où je tenais à voir M. Malvy, qui en avaitmanifesté la veille le désir. Le ministre de l’Intérieurm’assura que le gouvernement ferait son devoir en me sou-tenant, et qu’en ce qui le concernait personnellement, jepouvais compter sur lui.
Le 1 er décembre, je me rendis à Paris avec le général deCastelnau, répondant à une convocation qui nous avaitété adressée par le président de la République. Nous dis-cutâmes, en petit comité, avec M. Poincaré, un certainnombre de questions. On parla de l’organisation du hautcommandement, mais on s’entretint surtout des diversespersonnalités militaires que les rancunes politiques visaientparticulièrement. Outre le général Pellé et le colonel Bel,