408 MKM01RKS DU MARÉCHAL J O F F R K
portion entre les forces françaises du Nord-Est et cellesd’Orient que le commandant en chef français du théâtreoccidental était en fait le commandant en chef des arméesfrançaises, dont les armées d’Orient n’étaient qu’un déta-chement. De sorte que sous le prétexte de me donner uneautorité supérieure, on me retirait pratiquement le comman-dement.
En outre, j’ai eu l’occasion de montrer dans le coursde ces Souvenirs, — et je ne le répéterai pas ici pour entirer vanité — que la coordination des efforts alliés surtous les fronts, pour le peu qui existait, c'est à moi qu'onla devait. Je veux bien croire que le prestige de la victoirede la Marne y était pour quelque chose. Mais mon autoritéétait singulièrement accrue du fait que je parlais commecommandant en chef de celle des armées alliées qui était,sinon la plus nombreuse , du moins la plus puissante, laplus aguerrie, et disons-le, celle qui avait derrière elle, dela Marne à la Somme, la plus glorieuse accumulationde faits d’armes, celle, en un mot, qui était le principaladversaire de l’armée allemande, notre principale ennemie.Si on me retirait le commandement de cette armée, monautorité se trouvait brusquement abaissée aux yeux desautres commandants en chef. En l’absence d’une conven-tion telle que celle d’avril 1918 qui confia le commande-ment en chef des armées alliées au général Foch, je n’auraisplus l’autorité dont je jouissais jusqu’à ce jour. Quant àmon successeur, quel qu’il fût, il aurait à se créer lentement,et dans des conditions difficiles, la situation prééminenteque Vancienneté de mon commandement et la bonne volontédes généraux alliés m'avaient conférée. Au changement quim’était proposé, je voyais donc de graves inconvénientspour la France et pour la coalition tout entière. Les tristesévénements de 1917 et la catastrophe qui faillit au prin-temps 1918 nous accabler m’ont depuis confirmé dans lesréserves que je formulai devant M. Briand.
Dans d’autres circonstances, celui-ci se fût sans douterangé à mon avis. Mais je ne pense pas trahir la véritéen disant que son parti était pris. Il me répondit qu’il