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2 (1932)
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411
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MES RELATIONS AVEC LA POLITIQUE 411

Entre temps, javais étudié dans quelles conditionsjorganiserais létat-major qui me serait nécessaire dans lesnouvelles fonctions dont jallais être investi.

Comme chef détat-major, mon choix se fixa sur lecolonel Gamelin dont une longue collaboration mavaitpermis dapprécier les hautes qualités intellectuelles, lahauteur de vue, la puissance de travail, et la faculté dassi-milation ; je le fis aussitôt venir au grand quartier généralet décidai quil remplirait les fonctions de chef de monétat-major avec le grade de général.

Quant à létat-major lui-même, je décidai quil seraitcomposé dun petit nombre dofficiers ; tout naturellement,ceux qui faisaient partie du bureau des théâtres extérieursdopérations au grand quartier général en feraient partie ;en outre, jenvisageai la création dun bureau spéciale-ment chargé des questions civiles.

Le Comité secret prit fin le 7 décembre, à 16 h. 30,par un vote de confiance au ministère. Mais la confianceétait votée par une majorité assez faible.

En même temps que jen fus avisé, jappris que certainsremaniements étaient à prévoir au ministère et que lehaut commandement allait être modifié dans le sens quemavait indiqué M. Briand.

Limpression qui se dégageait du Comité secret étaitcelle dun malaise général : létat dénervement causé parla longueur de la guerre avait été accru par une phrasedu président du Conseil faisant allusion à une paix pos-sible. Dans le pays, le malaise se traduisait par une vaguede découragement. Les terribles épreuves de 1916, la dé-ception causée par la catastrophe roumaine empêchaientle peuple de voir les résultats substantiels acquis au coursde cette même année et létat précaire dans lequel setrouvaient nos ennemis. Le gouvernement et le présidentde la République, qui ne mesuraient pas comme moi lechemin que nous avions parcouru vers la victoire, en étaientarrivés à cette conception désastreuse quil fallait à toutprix empêcher l'exécution des projets que j'avais formés pourle début de 1917. Cest-à-dire quau moment nous