MES RELATIONS AVEC LA POLITIQUE 413
Villaret à la tête du détachement d’armée de Lorraineet de la 7 e armée me fut annoncé comme une décisionimminente (1).
J’appris également que le général Lyautey était nomméministre de la Guerre comme on me l’avait annoncé ;le général Gouraud le remplacerait au Maroc et le généralRoques prendrait la place laissée vacante à la tête de la4 e armée par le départ du général Gouraud.
Nous abordâmes enfin la nouvelle organisation de ladirection de la guerre. M. Briand ne me donna aucuneindication qui pût me laisser croire que les intentions dontil m’avait fait part se fussent modifiées. Et il ne fit aucuneobjection quand je lui parlai de mes projets sur l’état-majorque je me proposais de constituer.
Le 13 décembre, parurent les décrets relatifs à la com-position du nouveau ministère, à celle du Comité de guerre,ain si que ceux portant la nomination du général Nivellecomme commandant en chef des armées du Nord et duNord-Est, et la mienne comme « conseiller technique »du gouvernement.
Le Comité de guerre comprenait : MM. Briand, présidentdu Conseil, ministre des Affaires étrangères; Ribot, mi-nistre des Finances; le général Lyautey, ministre de laGuerre; l’amiral Lacaze, ministre de la Marine; M. AlbertThomas, ministre de l’Armement et des fabrications deguerre.
En ce qui me concernait personnellement, le décretrelatif au Comité de guerre s’exprimait ainsi :
« Le général Jofîre, général en chef des armées fran-çaises, conseiller technique militaire du gouvernement,assistera aux séances du Comité de guerre à titre consultatif. »
A vrai dire, les journaux n’étaient pas d’accord dansleur rédaction. Le seul journal le Matin disait : « assistera »tandis que les autres disaient « pourra assister ».
(1) Le départ du général de Villaret, commandant la 7 e armée,avait déjà été envisagé au début de l’année. Le général Roquesm’en parlait dans une lettre du 23 mars 1916, que j’ai cité* 1 , p. 388.