MES RELATIONS AVEC LA POLITIQUE
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à ce titre, il assiste à toutes les séances du Comité de guerre ;
« 2° La conduite proprement dite des opérations militaires,tant sur le front des armées du Nord-Est que sur le frontde l’armée d’Orient, est exclusivement du ressort du généralcommandant en chef les armées françaises, le Comité deguerre ayant un rôle de direction générale ;
« 3° Aucune relation directe n’a lieu entre le Comité deguerre ou l’un des membres du gouvernement, et l’un desgénéraux commandant les armées du Nord-Est et l’arméed’Orient, en dehors du général commandant en chef desarmées françaises ;
« 4° Il en est de même en ce qui concerne les relationsdu Comité de guerre ou du gouvernement avec les grandsquartiers généraux des armées alliées, soit directement,soit par l’intermédiaire des représentants des comman-dants en chef alliés auprès du grand quartier généralfrançais. »
Tandis qu’on rédigeait cette note, je reçus un coup detéléphone de M. Briand qui me priait de venir déjeuner aveclui. J’acceptai. A midi, j’arrivai chez le président du Conseil.Il me donna lecture du nouveau décret qui réorganisaitle haut commandement.
Ce décret contenait deux articles :
« Article 1 er . — Le général Jofîre, commandant en chefdes armées françaises, remplit auprès du gouvernementle rôle de conseiller technique en ce qui concerne la direc-tion de la guerre.
« Article 2. — Les commandants en chef des arméesdu Nord et du Nord-Est et de l’armée d’Orient exercent,chacun en ce qui le concerne, la direction des opérationsdans les conditions prévues aux décrets du 28 octobre 1913,portant règlement sur la conduite des grandes unités, etdu 2 décembre 1913, portant règlement sur le service encampagne. »
Il est à remarquer que ce décret fait allusion seulementaux décrets de 1913, à l’exclusion de celui du 2 décembre 1915qui m’assurait le commandement sur tous les théâtres