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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

officiers qui séjourneront alternativement au quartier généralde larmée dOrient.

Avec le recul du temps, cette question des liaisons neparaît peut-être plus avoir toute limportance que jyattachais alors. Elle était cependant fondamentale. Pendanttout le temps que jai commandé les armées françaises, jenai exercé mon action quen me faisant étroitement rensei-gner par mes officiers. Je Vai déjà dit, et je ne me lasserai pasde le répéter. Depuis que le chef ne peut plus tout voir parlui-même , il faut quil voie par les yeux de collaborateursdans lesquels il a confiance. Me priver de la possibilité deme renseigner, cétait me retirer les moyens de commander.

Ce fut au reçu de ces deux lettres ministérielles queje rédigeai deux lettres de démission :

Lune adressée au ministre de la Guerre, lautre au pré-sident du Conseil. Sachant que le Comité secret du Sénatse terminait ce jour-, je résolus de les envoyer à Paris lesoir même.

Elles étaient écrites, lorsque le colonel Pénelon vintme rendre compte de ce qui se passait à Paris .

Le général Lyautey arrivé le matin même, après avoirmandé auprès de lui le général Nivelle, navait accepté deprendre le ministère de la Guerre quà certaines conditionset avait demandé quon déterminât de façon précisequelles seraient ses attributions. Un Conseil des ministresétait convoqué à cet effet, le soir même à 21 heures, àlElysée , à lissue du Comité secret du Sénat. Dautre part,M. Briand me-faisait prier, dans laprès-midi, de venir levoir le 25 à 9 heures et demie.

Tout cela nétait pas pour modifier ma décision quiétait maintenant définitive. Je le dis au colonel Pénelon,qui insista pour que tout au moins j'ajournasse cette réso-lution. Il me représenta que la personnalité de lamiralLacaze avait pu donner aux événements une tournureparticulière, que le général Lyautey népouserait sans doutepas la manière de voir de son intérimaire et quil convenaitdattendre encore les décisions qui seraient prises au Conseil