MON DÉPART
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l'état d'esprit des milieux politiques et gouvernementaux.
Pour conclure, le général Lyautey m’affirma qu'il n'ap-prouvait nullement la dépêche du 21 décembre, qui avaitsi étrangement réglé mes attributions.
De mon côté, je dis à Lyautey toute l’urgence qu’il yavait à assurer la ferme direction des opérations, qui flot-tait depuis le début de cette crise, pour le plus grandbien de l’ennemi à qui rien ne pouvait être plus utile quele répit sur lequel il n’aurait jamais compté sans l'intrusionde la politique dans nos affaires militaires. Le généralLyautey en convint et m’assura que toute sa volontétendrait à résoudre cette question.
Durant cet entretien le nouveau ministre de la Guerreme témoigna la plus grande déférence et tint, à mondépart, à m’accompagner jusqu’à ma voiture.
En rentrant à Chantilly, je cherchai plutôt par acquitde conscience qu’avec conviction s’il était possible, endégageant l’esprit de la lettre du décret du 2 décembre 19i5,de donner à mes attributions toute l’ampleur et toutel’autorité qui me paraissaient indispensables pour mepermettre de jouer encore un rôle utile , et de continuerà mettre au service de mon pays mon influence dont leministre de la Guerre avait spontanément vanté l'actionbienfaisante.
Après bien des tâtonnements, je mis sur pied un projetd’attribution que je comptais soumettre le lendemain 26au président du Conseil :
ÉTAT-MAJOR
du
général commandant en chef
les armées françaises. Le 25 décembre 1916.
Projet d’attributions
du général commandant en chef les armées françaises.
I
Le général commandant en chef des armées françaises assisteaux séances du Comité de guerre à titre de conseiller technique