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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

dit également quune mission britannique, ayant à sa têtelord Balfour, allait partir de son côté pour soutenir lesintérêts de lEmpire auprès de la République américaine.J e songeai alors que si notre nouvelle alliée ne voyait arriverque des hommes politiques, elle serait peut-être insuffisam-ment renseignée sur la situation militaire. Je répondis doncau président du Conseil que jétais aux ordres du gouver-nement et que je me tiendrais prêt à partir aussitôt quonme le demanderait.

Sans attendre les instructions que je ne pouvais man-quer de recevoir sur le but précis de la mission que jauraisà remplir, je moccupai de réunir un état-major qui pûtmaider dans cette nouvelle tâche.

Je décidai demmener avec moi le lieutenant-colonelFabry, mon chef de cabinet, et le médecin major LucienDreyfus, dont jappréciais depuis le début de la guerreles soins attentifs et discrets et linlassable dévoue-ment.

Le ministère de la Guerre mit à ma disposition le lieu-tenant-colonel Rémond, le commandant Requin et le lieu-tenant de Tessan.

La Marine fut représentée par le vice-amiral Cocheprat,avec deux officiers.

Le marquis de Chambrun, député de la Lozère , et des-cendant de Lafayette, accompagnait M. Viviani, avec uncertain nombre de fonctionnaires.

Ce ne fut que lavant-veille de mon départ de Paris , le13 avril, que je reçus deM. Painlevé, ministre de la Guerre,une lettre me confirmant ma mission : « Le gouvernement ajugé nécessaire, dans les circonstances actuelles, lenvoi enAmérique dune de nos plus hautes personnalités militaires,afin de déterminer, sans retard et dans leurs grandes lignes,les directives de la coopération des forces américaines avecles armées alliées. »

Cette formule si vague avait un mérite, elle me montraitclairement, que le gouvernement, ignorant dans quellesconditions lAmérique pourrait et voudrait collaborer avecnous, me laissait carte blanche pour organiser sur place