cette coopération, d’accord avec les autorités améri-caines.
Je ne pense pas que M. Viviani ait reçu, pour ce qui leconcernait, des instructions plus détaillées. En tout cas,il ne m’en a jamais parlé.
Le 15 avril, dans la matinée, nous prenions le trainpour Brest . Dans la soirée, nous embarquions à bord ducroiseur Lorraine IL Deux journalistes américains avaientété autorisés à se joindre à nous, c’étaient M. Elmer Robertsde VAssociated Press , et M. Lincoln Eyre, du New- YorkWorld.
Dans les jours qui avaient précédé mon départ, j’avaisréfléchi au problème qui se posait à moi. Lorsque nousfûmes à bord de la Lorraine , je me mis au travail avecmes officiers. Je me consacrai naturellement à la partiemilitaire de la coopération que nous allions demander auxAméricains et cela suffisait amplement à occuper les loisirsforcés de notre traversée.
En réduisant la question à ses données essentielles,on constatait que les États-Unis, qui ont l’heureuse fortunede n’avoir pas de voisins dangereux, avaient une arméeminuscule par rapport au chiffre de leur population. Unepremière idée qui pouvait venir à l’esprit consistait à de-mander au gouvernement des États-Unis de nous envoyerdes hommes qu’on incorporerait par petites unités (compa-gnies ou bataillons) dans des unités françaises. Cette idéeprésentait l’avantage d’être assez facilement et surtoutrapidement applicable. Il suffisait de provoquer des enga-gements dans la population, d’embarquer ces volontairessur des bateaux, après les avoir équipés, de les transporteren France, d’y faire leur instruction dans la zone de l’in-térieur, puis de les diriger vers le front, où ils étofferaientnos unités. Avec ce procédé, le problème des cadres supé-rieurs de l’armée américaine se trouverait tout naturelle-ment résolu, puisqu’on aurait pas à se préoccuper d’ins-truire et de former des généraux et des états-majors degrandes unités : tout au plus, aurait-on besoin de capitaineset de chefs de bataillon. Je ne suis pas éloigné de croire
29
T. II.