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2 (1932)
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MA MISSION EN AMÉRIQUE 449

cette coopération, daccord avec les autorités améri-caines.

Je ne pense pas que M. Viviani ait reçu, pour ce qui leconcernait, des instructions plus détaillées. En tout cas,il ne men a jamais parlé.

Le 15 avril, dans la matinée, nous prenions le trainpour Brest . Dans la soirée, nous embarquions à bord ducroiseur Lorraine IL Deux journalistes américains avaientété autorisés à se joindre à nous, cétaient M. Elmer Robertsde VAssociated Press , et M. Lincoln Eyre, du New- YorkWorld.

Dans les jours qui avaient précédé mon départ, javaisréfléchi au problème qui se posait à moi. Lorsque nousfûmes à bord de la Lorraine , je me mis au travail avecmes officiers. Je me consacrai naturellement à la partiemilitaire de la coopération que nous allions demander auxAméricains et cela suffisait amplement à occuper les loisirsforcés de notre traversée.

En réduisant la question à ses données essentielles,on constatait que les États-Unis, qui ont lheureuse fortunede navoir pas de voisins dangereux, avaient une arméeminuscule par rapport au chiffre de leur population. Unepremière idée qui pouvait venir à lesprit consistait à de-mander au gouvernement des États-Unis de nous envoyerdes hommes quon incorporerait par petites unités (compa-gnies ou bataillons) dans des unités françaises. Cette idéeprésentait lavantage dêtre assez facilement et surtoutrapidement applicable. Il suffisait de provoquer des enga-gements dans la population, dembarquer ces volontairessur des bateaux, après les avoir équipés, de les transporteren France, dy faire leur instruction dans la zone de lin-térieur, puis de les diriger vers le front, ils étofferaientnos unités. Avec ce procédé, le problème des cadres supé-rieurs de larmée américaine se trouverait tout naturelle-ment résolu, puisquon aurait pas à se préoccuper dins-truire et de former des généraux et des états-majors degrandes unités : tout au plus, aurait-on besoin de capitaineset de chefs de bataillon. Je ne suis pas éloigné de croire

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T. II.