j’étais certain qu’ils réussiraient dans cette tâche gran-diose.
Ensuite, je tins à affirmer que j’apportais à l’Amérique non des conseils, mais le fruit d’une expérience acquiseau prix de trois ans de lutte terrible, et que cette expé-rience je la mettais à sa disposition en ami désireuxd’éviter à des amis des erreurs dans lesquelles toutes lesnations belligérantes étaient tombées ; enfin, je lui fiscomprendre mon ardent désir de voir l’armée américainevenir combattre aussitôt que possible à nos côtés, en orga-nisant l’envoi successif de troupes à mesure qu’elles seraientsur pied, et compte tenu des disponibilités en moyensde transport.
Pour terminer cet entretien, je remis à M. Baker unexemplaire du programme que j’avais fait établir pendantla traversée et qui reposait sur les idées que je venaisde lui exposer.
De cette première entrevue avec le secrétaire d’Ëtatà la Guerre, je sortis avec l’impression que j’avais affaireà un homme jeune, d’une intelligence très vive, ayantl’esprit résolu et ferme, et qu’il était secondé par un chefd’état-major général expérimenté et énergique. Je sentisque non seulement ils avaient compris les idées essentiellesde mon programme, mais qu’ils l’avaient adopté et qu’ilsallaient en faire leur œuvre. La tâche que je leur offraisétait immense. Elle était digne du grand peuple qu’ilsreprésentaient devant moi. Et ils n’étaient pas hommesà se laisser arrêter par les obstacles qu’ils rencontraientsur leur chemin. Le soir de cette journée bien remplie,nous dînâmes à la Maison Blanche ; au cours de ce repas,j’eus l’occasion de m’entretenir avec le Président Wilson,par l’intermédiaire d’un interprète. Le président me ques-tionna sur les opérations que j’avais dirigées ; la bataillede Verdun l’avait fortement impressionné et il ne mecachait pas son admiration pour l’héroïsme avec lequelnos soldats avaient surmonté cette longue épreuve.
Le 27 avril, je me rendis au War College où je saluaile général Kuhn, qui en était le chef éminent. Dans son