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2 (1932)
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MA MISSION EN AMÉRIQUE 453

jétais certain quils réussiraient dans cette tâche gran-diose.

Ensuite, je tins à affirmer que japportais à lAmérique non des conseils, mais le fruit dune expérience acquiseau prix de trois ans de lutte terrible, et que cette expé-rience je la mettais à sa disposition en ami désireuxdéviter à des amis des erreurs dans lesquelles toutes lesnations belligérantes étaient tombées ; enfin, je lui fiscomprendre mon ardent désir de voir larmée américainevenir combattre aussitôt que possible à nos côtés, en orga-nisant lenvoi successif de troupes à mesure quelles seraientsur pied, et compte tenu des disponibilités en moyensde transport.

Pour terminer cet entretien, je remis à M. Baker unexemplaire du programme que javais fait établir pendantla traversée et qui reposait sur les idées que je venaisde lui exposer.

De cette première entrevue avec le secrétaire dËtatà la Guerre, je sortis avec limpression que javais affaireà un homme jeune, dune intelligence très vive, ayantlesprit résolu et ferme, et quil était secondé par un chefdétat-major général expérimenté et énergique. Je sentisque non seulement ils avaient compris les idées essentiellesde mon programme, mais quils lavaient adopté et quilsallaient en faire leur œuvre. La tâche que je leur offraisétait immense. Elle était digne du grand peuple quilsreprésentaient devant moi. Et ils nétaient pas hommesà se laisser arrêter par les obstacles quils rencontraientsur leur chemin. Le soir de cette journée bien remplie,nous dînâmes à la Maison Blanche ; au cours de ce repas,jeus loccasion de mentretenir avec le Président Wilson,par lintermédiaire dun interprète. Le président me ques-tionna sur les opérations que javais dirigées ; la bataillede Verdun lavait fortement impressionné et il ne mecachait pas son admiration pour lhéroïsme avec lequelnos soldats avaient surmonté cette longue épreuve.

Le 27 avril, je me rendis au War College je saluaile général Kuhn, qui en était le chef éminent. Dans son