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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

que ce chef devait être désigné, non en fonction de sonancienneté, mais en raison de son aptitude à commanderune armée.

Après avoir examiné avec le Président quelques autresquestions de moindre importance, le Président me demandasi javais bien exposé toutes mes idées au secrétaire dËtatà la Guerre. Je le rassurai sur ce point, en lui disant quejavais eu plusieurs entretiens avec M. Baker et le généralScott, que les officiers de mon état-major et moi-mêmeavions eu des conférences répétées au War College, et quejavais eu tout le loisir désirable pour exposer le pro-gramme que javais apporté avec moi.

En terminant, je dis au Président que, pendant latournée que jallais faire dans différentes villes des Etats-Unis, je laisserais trois officiers à Washington pour tra-vailler en plein accord avec les officiers américains et,quavant mon départ, je marrêterais à nouveau àWashington pour achever de mettre sur pied avecM. Baker le projet de coopération de larmée américaine.

Après avoir salué le Président, je me retirai. Notreconversation avait duré une heure. De cet entretien, jesortis avec limpression que M. Wilson, que sa formationjuridique navait pas préparé à traiter des questions mili-taires, faisait un effort généreux pour se mettre au cou-rant de ces affaires qui prenaient une importance primor-diale ; il écoutait attentivement, ce qui nest pas unequalité si courante que cela puisse paraître, et son intelli-gence le mettait à même dembrasser les problèmes lesplus ardus.

Jacquis aussi la conviction que les projets dont jevenais de lui présenter les grandes lignes lui agréaient,et que rien dans ce que je lui avais dit navait choquéson patriotisme ou son bon sens.

Le lendemain de cette capitale visite, nous fûmes reçusà la Chambre des représentants . Ce fut la réédition de lascène denthousiasme que nous avions vécue au Sénat deux jours auparavant. Le speaker ne put placer uneparole. Sa voix fut aussitôt couverte par les cris de joie