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2 (1932)
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MA MISSION EN AMÉRIQUE

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de lassemblée et du public. Les députés défilèrent unà un devant nous en nous serrant la main. Quand ona assisté à de pareilles scènes, on ne saurait plus lesoublier.

Le soir nous partions pour Chicago . On mavait ditque cette ville était, moins que les autres cités dAmérique ,animée de sentiments favorables à la France . En fait,laccueil que, le 4 mai, à notre arrivée nous y reçûmes futinouï ; toute la population se pressait sur notre passage,et les acclamations qui nous saluèrent roulaient en ton-nerre ininterrompu. A lAuditorium, nous nous trouvâmesen présence dune foule immense qui criait sa joie denous voir. Devant un pareil témoignage daffection, lesmots sont impuissants à rendre les impressions quonéprouve.

Désormais, je sentais que la partie était gagnée : àWashington je métais mis tout de suite daccord avec legouvernement et létat-major, et jétais entré en contactavec la population de la capitale de lUnion, qui comptaitdans ses rangs beaucoup de fonctionnaires. Maintenantje venais de voir vibrer devant mes yeux lâme même dupeuple américain, et je ne crois pas quun homme dontla patrie est envahie, ait jamais assisté à un spectacleplus réconfortant que celui quil métait donné de con-templer.

A Kansas City , le 6 mai, je reçus pour la première fois(ce beau geste sest renouvelé dans dautres villes), unetrès grosse somme destinée aux enfants dont les pèresétaient tombés pour la patrie, depuis le début de laguerre. Nul témoignage de sympathie ne pouvait mémou-voir davantage, car il me rappelait mes soldats de la Marneet des Flandres, de Champagne et dArtois, de Verdun etde la Somme, et de tous les coins du front qui y étaientmorts, et ceux qui, en ce moment même, mouraient auChemin-des-Dames.

Le 7 mai, nous étions à Saint-Louis, la populationet son maire, M. Kiel, nous firent un accueil qui ne noussurprit plus après toutes les attentions dont nous avions