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un demi-million fut, en un instant, recueilli pour lesorphelins de la guerre, partout nous recevions de nou-velles marques d’affection.
Malgré le programme très chargé que nous avions àremplir, j’eus le temps d’aller saluer la tombe du généralGrant, le sauveur de l’union pour qui je professais unetrès grande admiration.
Le lendemain on me remit le titre de membre de laSociété des Cincinati, puis j’allai passer en revue lesCadets de l’École militaire de West-Point dont j’admiraila belle et martiale tenue.
Le 13 mai nous arrivions à Boston . Nous visitâmes lacélèbre et riche Université d’Harward où je reçus, pour latroisième fois, le titre de docteur en droit.
Le 13, je fis une trop courte visite au Canada ; je nepouvais passer si près de ce beau pays qui me rappelletant de souvenirs et qui a fourni, au cours de la GrandeGuerre, tant de beaux et braves soldats qui sont venussur notre sol combattre à nos côtés, sans lui apporter lesalut affectueux de la France .
Le 14, nous nous arrêtâmes quelques instants à Balti-more, puis nous repartîmes pour Washington , où je devaisme retrouver avec M. Baker et les membres de l’état-major.
Cette réunion, qui devait achever de sceller l’accordétabli avec l’armée américaine, eut lieu à 14 heures dans lebureau du secrétaire d’Ëtat à la Guerre ; y prirent part,M. Baker, les généraux Scott, Bliss et Kuhn, et le lieute-nant-colonel Fabry, chef d’état-major.
Une note avait été établie pour servir de base à ladiscussion. M. Baker, les généraux Bliss et Kuhn avaientchacun une traduction en anglais de cette note.
Au terme de ce document, une première division de16 à 20 000 hommes, comprenant quatre régiments d’infan-terie, douze batteries de campagne, six batteries lourdes,et les services correspondants, devait s’embarquer versle 1 er juin et aller se rassembler dans la zone des arméesfrançaises.