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462 MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
Une hase maritime serait immédiatement constituée àLa Pallice pour les forces américaines arrivant en France .
Quant aux autres unités américaines, après avoir reçuune première instruction aux États-Unis , elles, seraienttransportées en France au fur et à mesure qu’elles seraientorganisées, et, suivant un plan de transport à commu-niquer au gouvernement français, elles achèveraient leurinstruction dans des camps de la zone des armées fran-çaises.
Lecture de cette note fut donnée, paragraphe par para-graphe. Le ministre l’approuva entièrement, dans la formemême où elle avait été établie, et, de mon côté, je luidonnai mon entier assentiment.
Ainsi, les propositions que j’avais esquissées le 26 avrilà M. Baker dès mon arrivée, complétées et précisées ensuite,étaient adoptées sans modifications essentielles par le gou-vernement des États-Unis .
Comme je l’écrivis dans le rapport que je remis à monretour au gouvernement français, je ne pouvais que meféliciter de la bonne volonté mise par le gouvernementaméricain à étudier le plan que je lui avait soumis et del’esprit de décision avec lequel il s’y était rallié. En quinzejours, le programme d’ensemble de la coopération améri-caine avait été mis sur pied, les plus graves résolutionsavaient été prises : l’avant-garde de l’armée des États-Unis allait partir pour l’Europe . C’était d’un bon augurepour l’avenir.
M. Baker me demanda alors l’autorisation de me pré-senter le commandant en chef de l’armée américaine quivenait d’être désigné. Je répondis avec empressement queje serais heureux de faire sa connaissance.
M. Baker sortit alors de son cabinet et revint accom-pagné du général Pershing qui vint se placer devant moi.Tandis que je lui serrais la main, M. Baker m’énuméraitses brillants états de service au Nouveau-Mexique, auDakota, à Cuba et sur la frontière mexicaine. Ce qui mefrappa surtout, ce fut l’allure énergique et intelligente dufutur général en chef des armées américaines en France .